Il est : des rêves dont on ne sort pas indemne. Des songes si profonds, sans horizon. Il est : des rêves dont on se souvient. Comme un air, un refrain, parfum de saison. Sans paix, ni fin.
Songe à ce que nous ferions de nos songes si nous les écrivions. Songe à ce que nous serions si nous les vivions. Si vrais, si réels, parfois. Toute l'angoisse, l'émoi d'un autre que moi, d'un autre moi. Un monde, une religion, si nous pouvions de cette oppression. Songe à ce que nous ferions de nos songes, si nous allumions lanternes frêles, incertaines. Bougie hâle et hautaine entre nos mains.
De nos monstres, nous boirons à la santé de nos démons. De nos luttes, nous gagnerons aux fers de nos illusions.
Il est : un monde de nos rêves où les cauchemars se défont, se hâtent, se prennent aux filets des passions. Songe, ô songe à nos songes si nous espérions éteindre la colère de nos oisillons.
Il est : des rêves, des frontières de pulsions. Un autre pays, une nouvelle abbaye où sombrent les religions.
Et lorsque nous nous réveillons, étonnés, exaltés, en sursaut, en haillons ; nos peines nous traînent, nous suivent, nous sèment, mais nous survivons.