Le son de l’océan derrière et le vent devant. Le sable comme une langue amère fouette les flots d’argent. Mes cheveux tirés en arrière, les yeux fermés pourtant, je vois la mer et ses colères d’antan. Je sens le souffle de la Terre sur ma nuque, dansant. Des bouées, des étoiles de mer sur la grève de sang.
Le son de l’océan derrière et le vent devant. L’arrêt du Temps. Deux pas en arrière et les flots léchant un corps éphémère sous le soleil levant. Des clapotis amers et les chants grandissants. Une mer de misère dans les sables mouvants. Une mère en colère, que tonne le vent et que vienne le tonnerre ! Sur ses rochers de poussière, je lave mon sang. Baptême aux fers du sable d’antan.
Le son de l’océan derrière et le vent devant. Le sable comme une langue amère fouette les flots d’argent. Poissons de lumière aux firmaments. Entre ciel et terre, portée par les courants. Je m’envole dans les airs, comme un ange pleurant le souffle de la Terre, le soleil mourant. Une mère en colère, que tonne le vent et que vienne le tonnerre ! Que vienne le temps des songes d’éther pour que j’oublie l’instant. Le son de l’océan derrière et le vent devant.