Dans un jardin, une poupée abandonnée dans un coin. Un vélo usé jeté à terre. Une roue qui tourne à vide dans un bruit de fer. Genoux écorchés sous jupes plissées. Quelques larmes ont coulé sur ces joues rosées.
Dans un jardin, petits lutins au creux des mains. Un vélo usé jeté à terre. Une roue qui tourne à vide en l’air. Un petit oiseau blessé, pas maquillé. Genoux abîmés sous jupes blessées. Un regard avide plein de mystères.
Dans un jardin, jeux de vilains, diablotins. Un vélo usé jeté à terre. Une roue qui tourne à vide dans un bruit de fer. Genoux écorchés sous jupes plissées. Petites mains pleines de terre. Sourire éphémère, lèvres amères. Regard vide sur une absence de vie.
Dans un jardin, un cimetière à ciel ouvert. Toute une enfance dans cette absence. Genoux écorchés sous jupes blessées. Petite âme choquée, renversée. Petites mains refermées sur des photos usées. Clichés démodés, dépassés. Et tant de sourires sur ces lèvres vermeilles, tant de candeur et de merveilles, et tout n’est qu’absence. Une vie amortie, une vie éteinte, une étoile feinte. Une mort prématurée sous les cieux azurés qui seuls, se souviennent des châteaux de sable effacés par la mer, des cartes postales couchées sous les étoiles. Des genoux écorchés, gadins par milliers, rires enfantins dans un jardin. Oubliés, enlevés par un vélo trop usé, un ravin caché au détour d’un chemin. Petite fille de jardin.