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Chapitre 1.
Le soleil se couchait dans une myriade de couleurs toutes plus sublimes les unes que les autres. Le peu de nuages qui couvrait le ciel en cette fin d’après-midi n’était pas suffisant pour couvrir les rayons du soleil hypnotisant. Je fermai les yeux laissant ainsi le léger souffle du vent parcourir mon visage tout en souriant. C’était si bon de le laisser ainsi se promener. Quand je me décidai enfin à rouvrir mes grands yeux sombres, le soleil avait disparu avec derrière lui la multitude de couleur qui me plaisait tant. Je refermai les fenêtres et m’allongeai sur mon grand lit à baldaquin. Cela avait du bon d’être aussi riche. Même si je ne me souvenais plus de mon enfance, je jouissais de beaucoup d’autorité et de richesses. Richesse que je n’aurais donner pour rien au monde. Je m’apprêtais à dormir quand on m’appela dans le couloir.
C’était Dick. Depuis toute petite il était le seul à s’être occupé de moi. Il veillait à mon bien-être et me protégeait de toutes menaces extérieures. Car dans mon château, les gens me respectaient bien trop pour attenter à ma vie. Je me hâtai alors de me lever et couvris mon corps nu du peignoir de soie noir qu’on m’avait offert. Dick était sur le pas de la porte. A mon approche il ouvrit les bras pour m’accueillir contre son torse :
« Comment vous portez-vous princesse ?
- Très bien, merci Dick. Et toi ?
- Je suis fatigué mais vous voir me fait oublier tout cet épuisement. Nous sommes attendu princesse, ajouta-t-il.
- Attendons encore un peu mon bon Dick. Je suis tellement bien dans tes bras. Ainsi j’oublie tout ce que je suis. J’oublie mes devoirs, mes obligations. Je suis heureuse.
- Je le sais princesse. Et j’en suis tout autant heureux que vous. Mais nous devons nous presser. Ce soir, vous recevrez un prince qui désire votre main. »
Il me serra plus fort contre lui après avoir terminé sa phrase. Pourquoi souffrions-nous autant l’un l’autre ? Pourquoi étais-je obligé d’épouser un inconnu quand l’amour se trouvait dans mes bras ? Il me repoussa à contre cœur et me fit entrer dans ma chambre :
« Vous devriez vous habiller princesse pour faire bonne impression.
-Je le sais bien. Aides-moi veux-tu ?
-Oui princesse. »
J’enlevai mon peignoir et saisis ma robe rouge. Il laça le dos de ma toilette. J’aimais sentir ses doigts effleurer ma peau nue. C’était électrisant. Nous nourrissions l’un pour l’autre un amour profond mais secret. Je n’avais que seize ans et lui en avait plus de trente. Pour tout dire, je ne savais pas vraiment son âge. Juste qu’il était là depuis très longtemps. Certains racontaient qu’il était centenaire mais je ne le croyais pas. Son visage ne portait aucune marque du temps, pas une seule ride.
Rien.
Il n’avait même aucun cheveu gris dans sa chevelure noire. Et il sentait toujours bon. Pour moi, aucun prétendant ne pouvait le surpasser. Il était le seul homme a m’avoir vu dans ma nudité la plus totale, le seul a m’avoir jamais consolée. Le seul. Je relevai ma chevelure d’ébène et les attachais avec d’une pince dorée. Dick me regarda mettre en valeur mes lèvres d’un rose nacré. Je me retournai et lui souris avant de m’approcher de lui :
« Je te plais ainsi mon bon Dick ?
-Vous me plaisez toujours Princesse, répondit-il en rougissant.
-Alors pourquoi ne puis-je pas t’épouser toi ? Demandais-je hors de moi.
-Princesse, je ne suis pas de votre rang. Cessons ce discours qui ne nous mène nulle part et descendons accueillir notre invité.
-Je refuse de le voir. Combien en ais-je vu déjà ? Sept, huit ? Aucun ne me plait. Renvoie-le. Dis que je suis souffrante tout à coup.
-Princesse, vous avez des responsabilités ! -Il paraissait furieux de mon comportement.
-Je sais. Mais je n’ai jamais demandé à les avoir !
-Personne ne l’a demandé. C’est ainsi que va le monde. Vous devez trouver un époux de votre rang. Vous savez que le royaume est en proie à des attaques extérieures. Nous avons besoin d’un allié pour nous protéger. Faites un effort pour votre peuple. -Il m’implorait presque de prendre un époux
-C’est d’accord. Allons le saluer. »